Ce vendredi, le monde entier regardait la France.
Ce vendredi, le monde ouvrait les JO
Ce vendredi, le monde souhaitait s’offrir une parenthèse de joie, de sportivité et de paix dans un monde que nous voyons se rapprocher du précipice.
Et cela est arrivé. Une caricature sans charme, sans audace, sans intérêt de la Sainte Cène du Seigneur.
Il n’en fallut pas plus pour déchainer les foules, les uns ricanant, les autres éructants. Les uns hurlant au génie et à l'impertinence, les autres criant au blasphème et à l’irrespect. Dans le temple des Jeux Olympiques, brusquement, le rideau de la fraternité se déchirait.
Chrétien, fallait il nous taire ? Avaler la couleuvre et dire merci ?
Chrétien, avons-nous le droit d’être blessés ? Oui, nous l’avions. Mais blessé comme une mère devant la caricature méchante et grotesque de son fils. Comme un homme devant la caricature que l’on fait de meilleur ami. Comme un couple quand l’un des deux se retrouve confronté à l'injure.
Ce cris qui monte des profondeurs populaires, c’est celui de l'enfant qui, voyant son Père ainsi outragé, se rebelle, se débat, hurle et veut le venger. C’est un moment où la raison est abolie et où la passion prend le pas sur nous.
Chrétien, avons-nous le droit de nous mettre ainsi en colère ? Car la colère fait de nous des animaux, brouille nos jugements, et nous conduit au mal.
La colère ? oui, mais une saine et sainte colère.
Une colère qui nous fait condamner les actes et non les hommes. Souviens-toi, Chrétien, que si nous devons avoir le péché en horreur, il nous faut aimer le pécheur, comme le Christ aima ses bourreaux. C'est pour eux aussi qu’Il s’offrait sur la Croix.
Mais sans doute faut-il aller ici plus en avant.
Rappelle-toi, Chrétien, que tu n’es pas de ce monde. Certes, le Diable se déchaîne et le monde nous ignore, et même nous combat. Mais pourquoi s’en soucier ? Oserions nous oublier que la Croix a triomphé de la Mort ? Oserions nous douter de la victoire de Notre Seigneur ? Avons-nous donc si peu de foi ? En nous mettant dans une rage incontrôlée, c’est pourtant tout cela que nous faisons. Et le Diable de se frotter les mains. Il contemple son œuvre, regardant l’humanité se diviser.
Chrétien, tu n’es pas fait pour la Terre, tu es fait pour le Ciel. Ta patrie se trouve aux côtés de Dieu ton Père. C’est là que doit se fixer ton regard, c’est vers ce lieu que doit tendre ton âme. Jésus Christ a grand ouvert ses bras au Monde mais il savait aussi que ce monde pouvait refuser son amour. Alors oui le Corp de l'Église sera couvert de crachats, il sera insulté, humilié. Ne soyons pas celui qui répond par l'insulte mais, pareil à Véronique, essuyons le visage de l’Eglise. Essuyons le par la prière, la pénitence, la lecture de la Parole, les Sacrements, la charité fraternelle. Quand l’obscurité gagne le monde, soyons des flambeaux dans la nuit.
Dresse toi Chrétien ! Elève toi de toute ta Foi, de toute ton Espérance, de toute ta Charité ! Et ainsi, à l'image de Notre Seigneur, tu attireras à Lui le monde entier.
Le monde tourne, la Croix demeure.
PAX
Depuis près d’une semaine, le monde chrétien se déchire sur la mise en Cène de la cérémonie d’ouverture.
Mais si j’ai déjà répondu à cet évènement, je ne puis m’empêcher d’être de plus en plus effrayé devant la haine revêtu des habits de la religion. Haine notamment contre les personnes homosexuelles, se retrouvant ainsi au milieu d’un échange de tir.
Il est bon de remettre les pendules à l'heure et la Charité au centre.
Etre Gay n’est pas un péché !
Il devient urgent de reprendre cette vérité : la Nature d’une personne ne peut être peccamineuse. Dire d’une personne homosexuelle qu’elle est pécheur est aussi stupide que de dire qu’un asiatique est pécheur parce qu’il est asiatique.
Le péché est le résultat d’une action accomplie avec un niveau de conscience plus ou moins grand et qui blesse notre relation avec Dieu.
La nature d’homosexualité ne peut être considéré en elle même comme un péché.
Dire le contraire est non seulement faux, j’ose même dire hérétique, mais blesse aussi profondément la charité qui doit animer chaque chrétien.
La pratique de la sexualité homosexuelle est un péché. La sexualité a pour but la procréation de la vie. La sexualité entre personne de même sexe ne le permet pas. Elle est donc considérée comme désordonnée, c’est à dire en dehors d’un ordre établi. Ordre voulu par Dieu pour sa Création.
Toutes personnes qui, par ses propos ou ses actes, entrent en contradiction avec ce qui est dit plus haut, qu’il soit conscient d’être en dehors de l’enseignement de l’Eglise.
Parce que tu as du prix à Mes yeux
Il existe une expression qui dit : “Dieu ne sait compter que jusqu’à UN”.
Elle exprime toute la beauté de l’amour divin pour ses enfants mais aussi la grande limite du raisonnement de certains. Notre foi chrétienne est une communion d’individus tous différents mais qui s’unissent dans la communion au Saint Sacrifice de la Messe et dans le souffle du Saint Esprit. Dans sa sagesse, Dieu notre Père n’a pas voulu se constituer un peuple de clones, mais une diversité de charismes, de spiritualités, de caractères… libres dans le Christ.
Mais les personnes homosexuelles formeraient-elles un groupe homogène et uni ?
Trop souvent, je constate qu’il y a amalgame. Qu’il est bien facile de jeter tout le monde dans le même sac. De confondre les personnes homosexuelles avec ce que l’on nous sert comme caricature, parfois jusqu’à la nausée.
Non et non ! Chrétien, il te faut quitter la vision du Monde pour la vision de Dieu. Toi aussi tu ne dois voir que des cas particuliers. Car à vouloir jeter l’homosexuel avec l’eau du bain LGBT, tu risques surtout de ne pas faire la volonté de ton Père qui est aux Cieux.
Et sa Volonté, c’est de faire de toi quelqu’un qui aime du même amour que Jésus Christ.
Qui enseigne ses chemins avec la même passion que son Divin Fils.
Qui cherche sans fin la perfection avant tout pour toi même et ainsi, par l’exemple ainsi prêché, attire à la sainteté tous les autres. A quoi vous sert-il de montrer la paille dans l'œil des homosexuels si Dieu devait trouver une poutre dans le vôtre. Si les Saints pouvaient être si durs avec les autres, c’est avant tout qu’ils étaient intraitables avec eux même !
Chrétien, ta vocation c’est la sainteté, pas la chasse au pécheurs.
Chrétien, ta vocation c’est l’amour, pas de trier le troupeau de Dieu. Le Divin Berger s’en chargera bien mieux que toi !
Bénissez-nous Seigneur, et bénissez tous ceux qui tendent leurs cœurs vers vous. Vous savez comment le chemin est dur. Mais vous êtes là, avec nous, ton bâton nous rassure, ta voix nous guide, tes enseignements nous réjouissent.
Sainte Vierge, guidez sur le chemin de la sainteté et de la chasteté l’ensemble du peuple de Dieu.
PAX
Le passage dont nous venons d’entendre la lecture nous marque par sa densité et les nombreux personnages qui prennent part à l’action.
Au centre, Hérode, roi de Judée dont l’âme est torturée entre son devoir et ses aspirations spirituelles profondes.
A ses cotés, sa femme Hérodiate, rongée de haine, manipulatrice, qui usera des moyens les plus détestables pour obtenir ce qu’elle souhaite.
Et enfin, St Jean Baptiste, dernier prophète de Dieu qui annonce la venue de Notre Seigneur.
Hérode avait le choix : faire ce qui est juste. Ou obéir à des serments terrestres qui pourtant vont à l’encontre de Dieu et de ses enseignements. Conscient de commettre là une erreur, se sentant lié, il donnera l’ordre funeste qui achèvera la vie de Jean Baptiste. Cela n’est pas sans préfigurer le procès de Jésus par un Ponce Pilate hésitant qui, par souci de sa position et la peur de la foule, préfèrera condamner l’innocent au lieu du coupable.
En cela, Hérode n’est que l’image du genre humain.
Par peur, par faiblesse, par calcul nous aussi nous flanchons devant les pressions, les puissances, les ordres mauvais…
Pire, nous flanchons devant nos passions, nos amours et nos haines, nos désirs et nos répulsions…
Hérode, incapable d’accepter pleinement Dieu, était faible.
Nous aussi sommes faibles.
Mais nous trouvons un appuis en étant enseigné par l’exemple du Christ et fortifiés par les dons du Saint Esprit.
Soyons assurés de cette force toute divine. Puisons en elle cette ardeur à être des exemples pour tous ceux qui nous entourent.
Comme St Jean Baptiste, soyons ce que nous croyons. Vivons de ce que nous recevons de Dieu. Comme St Jean Baptiste, n’ayons pas peur du Monde, soyons dans la confiance. Que nous importe d’être ridicule face aux hommes, de perdre amis, fortune, positions… s’il nous reste le Christ. Nous ne devons craindre que de perdre Dieu.
Hérode avait le choix. Mais il n’avait pas cette crainte suffisamment ancrée en lui. Cela sera sa perte, un acte de rupture avec Dieu qu’il consommera pleinement en outrageant le Christ avant sa crucifixion. Sachons poser nous aussi des choix non en fonction de nos intérêts terrestres, mais des choix d'amour, par le Christ, pour le Christ.
La tâche semble dure, parfois impossible.
Mais rassurons nous, le Christ est là, avec nous, Il est notre soutien jusqu’à la fin des temps.
PAX
De l’Evangile selon St Matthieu 25, 14 à 30
N’en déplaise à un certain nombre de nos amis chrétien, ce passage de l’Evangile semble battre en brèche bon nombre d'idées reçues sur notre religion et ses valeurs.
Car à la lecture de celui ci, nous sommes forcé de reconnaître que :
Dieu est inégalitaire
Dieu a inventé la Bourse
Dieu est inégalitaire.
Car si Dieu était égalitaire, pourquoi ne donne-t-il pas 5 talents à tout le monde et n’en parlons plus ? Pourquoi cette odieuse partialité digne des systèmes les plus injustes ? Tous les serviteurs ne se valent-ils pas ? Tous les enfants de Dieu ne sont-ils pas égaux ?
Et bien non. Nous ne sommes pas tous égaux les uns par rapport aux autres. Ainsi est la Création, ainsi l’a voulu Dieu dans sa divine sagesse. Nos forces, nos intelligences, nos caractères, nos corps, nos faiblesses… toutes ces choses concours à nous différencier. Dieu semble ici se constituer un peuple bien hétérogène et donc, en apparence, bien difficile à unifier. Il tire pourtant de cela une nation unie autour de la Croix, signe du Salut offert à tous les hommes de bonne volonté.
La diversité est à la mode, on ne jure presque que par la différence qui serait la grande richesse, même au sein de l’Eglise. Nous ne sommes pas unis par la diversité mais au contraire, notre diversité trouve sa communion dans le Christ notre Seigneur et Sauveur. Chrétien, ce n’est pas pour rien que nous sommes invité à voir dans le pauvre, non la pauvreté mais le Christ Non des malades, des prisonniers, des assoiffés, mais le Fils de Dieu. Ce qui réunit les trois serviteurs, ce n’est pas la diversité des talents donnés. C’est bien leur maître commun auquel ils obéissent. Et notre maître commun, c’est le Christ.
Et dans sa sagesse, Dieu a aussi prévu de ne donner que le nécessaire à chacun d’entre nous. Ni trop, ni pas assez. Il revenait aux Chrétiens de faire fructifier les talents avec leurs propres capacités. Le maître n’en attendait pas moins de ses serviteurs, les deux premiers doublant leurs mises. Ils n’ont pas dilapidés l’argent dans les plaisirs éphémères. Et les voilà élevés à de plus hautes fonctions.Il doit en être de même pour nous. L’Eglise, la Tradition nous enseignent la richesse, l’exigence et la beauté de la vie chrétienne. Par les Sacrements et la prière, Dieu nous comble de dons. Mais alors pourquoi ne pas tous recevoir ces mêmes dons en même quantités ? Chrétiens, ne jubilez pas d’avoir été comblé de grâces, de connaissances et de capacités ! Car “On demandera beaucoup à qui l’on a beaucoup donné, et on exigera davantage de celui à qui l'on a beaucoup confié.” (Luc 12, 48). Oui, à cette abondance de dons s’ajoute une responsabilité proportionnelle. Chacun de nous, par notre baptême, par les dons du Saint Esprit, nous avons un rôle à jouer dans l’édification du Royaume de Dieu. Les missions sont nombreuses, le but est unique.
Le 3eme Serviteur ne fait rien. Terrorisé, il enterre son talent. Et combien sommes nous à ne pas oser, à trembler et finalement abandonner… (ou même carrément n’en avoir strictement rien à faire.)
Rassurons-nous, Dieu avait pensé à tout !
J’ose dire à la lecture de ce passage que Dieu devait jouer en Bourse. Que le lecteur dépose son bois sec, ses allumettes et me laisse le temps de finir !
Revenons au début de la parabole : nous savons avec certitudes deux choses :
les deux premiers serviteurs doublent la mise, le 3eme ne produit rien
le maître part “un long temps”
L’art de la Bourse, c’est d'investir 100 pour, après un certain temps, de l’intelligence et parfois de la chance, gagner 200. Et quiconque regarde un graphique boursier verra la ligne monter, monter, puis tomber tomber, puis remonter pour redescendre, telle une montagne russe sans fin. Ce que je veux dire par là, c’est que l’Evangéliste ne précise nul part ce qu’il s’est passé entre le moment où les talents sont confiés et celui où les bénéfices sont reversés. Qui peut dire si le premier serviteur, de 5 talents n’est pas tombé à 2, puis remonté à 20 pour descendre à 4 et enfin se stabiliser à 10 ? En fait, peu importe le chemin, le maître ne regarde que le résultat.
Ainsi en est-il de notre vie. Dieu ne nous donne que ce dont nous pouvons user pleinement et ne recherche pas l’immédiateté. Peu importe de chuter si nous nous relevons. Peu importe de nous arrêter si nous reprenons la route. Peu importe le chemin que nous emprunterons si notre désir est de rejoindre Dieu. Il nous fait le don de sa Grâce et de son Amour. Oserions nous enterrer un tel trésor ? Notre confiance en sa miséricorde infinie sera notre plus grande force sur nos chemins de vie.
Chrétiens, osons aller à lui. Ne regardons pas notre peur, notre indignité, nos péchés. Si notre désir est sincère, nous saurons convertir notre vie à son amour. Nous serons fiers de présenter ce que nous sommes et le bien que nous avons fait par fidélité au Seigneur et à ses enseignements.
Et alors, nous aussi, nous entrerons dans la joie de notre divin Maître.
PAX
Il est un problème que l’on aime bien poser aux enfants (mais qui fait tourner chèvre aussi les adultes) : Qui est le premier ; l'Oeuf ou la Poule ?
Question insoluble car il semble que l’un soit toujours nécessaire à l’existence de l’autre.
Mais ce problème plus humoristique que sérieux a amené ma pensée vers d’autres horizons.
Voilà quelques jours, un collégien fraîchement baptisé de quelques mois rendait visite à l’aumônerie de son collège. Et au grand désespoir des adultes présents, nous disait d’un ton rigolard qu’il n’allait pas à la Messe car “le dimanche matin, je dors…”
Ne jetons point la pierre à ce genre d’attitude mais plutôt tâchons de la comprendre car bien souvent, le fautif n’est pas toujours celui qu’on croit. Certes, il est facile de tancer une jeunesse fainéante. Mais repensons à notre poule et à son œuf.
Quel est le premier devoir du chrétien ?
Beaucoup répondront “la charité, l’aide des pauvres, aller à la Messe, évangéliser, être proche des petites gens ou des malades…” Ce n’est pas faux, mais ce n’est pas vrai non plus. Jésus répond pourtant à cette question au Chapitre 22 de Matthieu :
« Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? »
Jésus lui répondit :
« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. »
Voilà le premier devoir du chrétien.
Il est premier car il n’y a rien de plus grand, de plus beau, de plus important que d’aimer Dieu. Mais il est aussi premier car de cet amour pour notre Père du Ciel découle toute notre vie de Chrétien. Si nous n’aimons pas Dieu, il est inutile de courir les sacrements, de distribuer les aumônes, de rabâcher aux autres les Evangiles…
A la lumière de cet élément, le chapitre 13 de la 1ere lettre de Saint Paul au Corinthien, le tube des mariages, prend un éclairage nouveau. Sans l’amour, nous ne sommes rien dit l’Apôtre. Sans l’amour que nous portons à Dieu, nos actions même les plus grandioses ne sont rien. Sans l’amour que nous portons à Dieu, nous n’avons même plus l’énergie de faire advenir son Royaume sur Terre. Nous ne sommes que des pantins vides qui rabâchent les mêmes rites, les mêmes textes, les mêmes idées pour leur propre égo et non la gloire de Dieu.
Quel lien avec notre catéchumène et les poules ?
Tout simplement, je me rendais compte que nous prenions le problème à l’envers. Et la catéchèse actuelle aussi.
Que le lecteur ne se méprenne pas. Je respecte le dur et merveilleux travail accompli par les accompagnateurs et les catéchistes. Mais je me désespère (et combien d’entre eux aussi) de voir tant de jeunes “valider” leur sacrement au terme d’un parcours balisé et abandonner toutes pratiques dans la foulée. Peut-être qu’au lieu de ne les gaver que de savoirs, de sorties, de retraite, ne faudrait-il pas leur apprendre à répondre à cette unique question : “aimes tu Dieu ? L'aimes-tu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit ?” Et si la réponse est oui, alors viendra naturellement l'appétit pour le savoir, le silence, la prière et la Charité.
On ne doit pas répondre à cette question à la légère. Et nous même sommes concernés, chaque jour de notre vie à cette question. C’est cet amour qui sanctifie nos aumônes, donne vie à nos célébrations, donne du sens aux saintes Ecritures. C’est cet amour qui conduit les Martyres à préférer la mort à la séparation avec le Christ. C’est par amour du Christ que les saints déplacèrent des montagnes d'égoïsme et d’impiété pour les remplacer par la charité et la sainteté.
Si nous avons bien de la peine à dire qui, de l'œuf ou de la poule, arrive le premier, nous savons que l’amour pour Dieu doit précéder chacune de nos actions. Nous ne faisons pas le Bien pour être aimé de Lui. Nous faisons le Bien parce que nous l’aimons.
Et c’est par amour du Christ que notre jeune se lèvera le matin pour aller à la Messe.
PAX
La Lecture de l’Evangile de ce jour nous met en présence de Bartimé, un aveugle mendiant qui entend la foule accompagnant Jésus Christ.
Prenant conscience de la présence de Notre Seigneur, il crie, demande à l’approcher, et enfin obtient sa guérison.
Ce passage d’Evangile me semble comparable à beaucoup d’autres. J’oserais même dire qu’il n’a rien d’extraordinaire. Mais de cet élan qui traverse ce pauvre aveugle, je me permets de tirer trois facettes de cette foi chrétienne qui est la nôtre.
La Foi est mouvement.
Elle est un mouvement qui part du plus profond de nous même. Ce pauvre aveugle ne voit rien des prodiges de Jésus Christ. Il ne peut qu’entendre ce qu’on lui raconte. Et pourtant, sachant le Seigneur à proximité, il exulte, crie pour le voir. Ce n’est pas la vision de quelques prodiges, c’est le mouvement de son âme qui, touchée par la foi, met en branle son corps pour chercher le Fils de Dieu.
Des profondeurs je crie vers toi Seigneur disait le psalmiste.
Des ténèbres de sa vie, Bartimé demande miséricorde à Jésus. Dieu se donne à qui le cherche avec sincérité.
La Foi est chaotique.
Car il ne suffit pas de désirer Dieu. Encore faut-il le rejoindre. Quel périple fut ce chemin de quelques mètres pour cet aveugle ! Pressé par la foule, bousculé, trébuchant, dans le bruit et la poussière. Mais le son de la voix du Christ est là, il sait où aller, il sait qu’il est attendu. Ainsi en est il de nos vies chrétiennes, il y a des hauts et des bas, de la joie et de la tristesse, des rires et des larmes.
Je ne vous promets pas le bonheur dans cette vie mais dans l’autre dit l’Immaculée Conception à la petite Bernadette.
Et pourtant, avec confiance nous avançons, parfois péniblement, parfois à grandes enjambées, mais jamais il ne faut nous arrêter. N’oublions pas, Il est là et il attend.
La Foi est liberté
Voilà enfin Bartimé aux pieds de Jésus. Et là est sans doute le moment le plus improbable de ce passage. Le Christ prend la parole et demande ce qu’il peut faire pour ce pauvre aveugle. Comment ? Lui ? Le divin Fils de Dieu, l’agneau rédempteur du monde, celui devant qui s’incline même les anges, demande ce qu’il peut faire pour un simple mendiant ? N’est il pas le mieux placé pour agir ? devancer sa demande et faire le Bien sans attendre ?
Mais Dieu ne nous a t il pas voulu libre ?
Suprême amour, sommet de simplicité, Jésus se montre encore une fois serviteur de tous. Car Dieu n’impose rien à sa créature. Ici, Bartimé fait, oserais-je dire, tout le travail. Et c’est par ce travail qu’il manifeste son désir ardent de suivre le Christ. Notre Seigneur ne fait que constater la sincérité de Bartimé. Sa foi l’a sauvé. Et la restauration de sa vue n’est que le signe visible d’une réalité invisible : le Salut de son âme.
Alors, Librement, mettons nous en mouvement pour emprunter ce chemin de foi parfois chaotique et rejoindre celui qui sans lassitude nous attend ; Notre Seigneur et Notre Dieu.
PAX
Ce passage d'évangile nous replace encore une fois dans la contradiction entre ce que les Juifs attendaient et ce que Dieu envoie. Désirant un messie guerrier, vengeur et victorieux, chassant les Romains et relevant le royaume d'Israël, le dieu répond avec un fils de charpentier, battu, insulté et bientôt mort.
Quel drôle de roi devait se dire Pilates. Un roi sans armée, sans garde, sans peuple, les disciples s'étant dispersés. Un roi sans aucun attribut de la royauté.
Comment ne pas faire un parallèle entre ce passage et notre temps. Ce temps troublés où l'église n'est plus la puissance morale et spirituelle qu'elle fut et où de nombreux groupes et mouvements populaires souhaitent le retour d'une France chrétienne. ces groupes deviendraient-ils, par leurs vidéos et leurs manifestations, les gardes d'un Christ abandonné ? Nombreux sont ceux qui critiquent, parfois vertement, leurs agissements. Cependant, je pense qu'il faut avant tout réfléchir ensemble à l'église que nous voulons. Et à cela je réponds que si l'Église est un royaume alors elle n'est rien.
Si l'Église est une armée, alors elle n'est rien.
Si l'Église est une ONG, alors elle n'est rien.
Si elle est un mouvement politique, alors elle n'est rien…
L'église peut bien prendre la forme qu'elle veut si nous oublions le Christ, elle n'est rien. C'est lui la figure centrale, lui vers qui nous devons tendre.
En indiquant que son royaume n'est pas de ce monde, il nous incite à suivre non pas les pouvoirs terrestres, qui tienne par l'or, les armes, le pain et les jeux, mais un pouvoir bien plus grand qui se fonde sur la foi, l'espérance et la charité.
Si le Christ n'a pas de garde, c'est qu'il n'en a pas besoin ; il est la vérité, le chemin et la vie. Rien ni personne ne peut aller contre cela.
Chrétien, le Christ notre Seigneur l'a bien dit. Nous ne sommes pas du monde, mais nous sommes dans le monde. Prenons garde à ne pas calquer nos envies terrestres sur la réalité du ciel. laisse ton flambeau, tes drapeaux, tes armoiries… tout cela t’est cher et c'est très bien. Dieu a fait la France grande. Il l’a fit belle et glorieuse. Il nous a donné mille raisons d’être fier de notre nation. Mais le Christ ne t'est-il pas plus cher encore ? Rien ne sert de crier le nom des saints si nous ne nous mettons pas à leurs exemples. Rien ne sert de vouloir le retour d’une Eglise glorieuse et puissante, si nous délaissons les pauvres et les pécheurs. Rien ne sert de vouloir la France Chrétienne si en même temps nous ne suivons pas le Christ.
Le Christ n’est pas une coutume. Il n’est pas une tradition. Il n’est pas un étendard ou un monument de pierres mortes...
Le Christ est vivant, et il vit avec nous, en nous.
Prenons exemple sur lui, lui qui fut maltraité, opprimé et qui n'ouvrit point la bouche, ne reprocha rien et pardonna jusque sur le bois de la Croix. Ce n'est pas le chemin le plus facile. Et c'est sans doute un des plus ingrats. Mais c'est celui qu'il nous propose. A nous de le suivre, de Le suivre, afin de gagner un royaume parfait, un royaume en communion avec Dieu notre Père.
PAX